Un séjour inoubliable |
Au cours de mon voyage en TGV de Bruxelles à Nîmes, le paysage se transforme progressivement vers la Méditerranée. Peu après Valence, j’aperçois le premier cyprès ! Le voyage se poursuit de Nîmes vers le nord jusqu’à La Bastide Puylaurent en Lozère. Le trajet, effectué dans un train ultramoderne doté de vitres panoramiques, offre des vues splendides sur les paysages des Cévennes. Un documentaire n’aurait pas pu mieux capturer ces scènes.
À mon arrivée à L’Etoile, je suis accueilli par le propriétaire, Philippe Papadimitriou et son chien Billy. Philippe, européen par ses origines et ses convictions, globe-trotter, est un gaillard de presque deux mètres de haut. Avec ses yeux bleus et son regard espiègle, il me donne immédiatement l’impression d’être la bienvenue, comme s’il m’avait attendu tout spécialement. (Trêve d’illusion : il donne cette impression à tous ceux qui arrivent !)
La maison d’hôtes, autrefois l’hôtel du Parc ou hôtel Ranc, est spacieuse et lumineuse. À l’avant, une grande véranda et à l’arrière, un balcon offrant une très belle vue sur le jardin bordant l’Allier. Dans la grande salle de séjour, où sont servis les repas en table d’hôtes, se trouve également un piano. Philippe s’y installe l’après-midi pour jouer ses improvisations. La pièce maîtresse est l’immense cheminée, dont j’apprécie beaucoup la chaleur en ce début juin.
Et puis il y a Billy, un mélange de Labrador et de Golden Retriever. Billy fait partie intégrante du concept de L'Etoile. Billy accueille les nouveaux arrivants selon ses propres critères : certains cordialement, d’autres le laissent parfaitement indifférent. Je pense qu’il sait ce qu’il fait.
Billy occupe les points stratégiques de la maison d’hôtes : soit devant le bureau (avec vue sur le couloir, la porte d’entrée et la salle de séjour), soit dans le couloir juste devant la cuisine (tout le monde comprendra), soit devant ou sous la cheminée. De plus, il aime prendre ses aises dans un fauteuil en osier devant le feu. La technique est au point : d’abord, il pose le museau sur le siège, ensuite les pattes avant, un dernier effort et le train arrière suit (on n’est plus tout jeune tout de même). Une fois les quatre pattes dans le fauteuil, il effectue une légère rotation vers la droite, passe les pattes avant à travers les barres latérales et pose enfin délicatement sa tête sur l’accoudoir : ouf, ça y est ! À ce stade, on peut pousser et tourner Billy dans son fauteuil, le photographier, il ne bougera plus de sitôt.
Entre Billy et moi, c’est le coup de foudre réciproque ! Dès que je m’installe quelque part, et j’avoue, la plupart du temps près de la cheminée, Billy arrive pour se coucher à mes pieds, la tête sur les pattes avant, et en poussant un grand soupir de bien-être. Là-dessus, je le gratouille derrière l’oreille en lui disant qu’il est un beau chien, qu’il est même le plus beau chien de la terre. Billy accepte mes propos sans autre commentaire, mais je pense qu’il est d’accord. En guise de récompense pour ainsi dire, il se met sur le dos pour que je puisse lui caresser le ventre, et il finit par se coucher sur le côté droit, non sans oublier de pousser un autre soupir d’aise. Il aime également venir me dire bonjour le matin dans ma chambre en entrant par la porte du balcon. Il me fait la fête avec force coups d’arrière-train, de sauts et d’éternuements. Je déclare que Billy est “mon” chien pour la durée de mon séjour, ce que Philippe m’accorde gracieusement.
Billy n’est plus très friand de randonnées, mais il aime accompagner Philippe pour faire les courses dans son minibus. Cependant, il n’a toujours pas appris à boucler sa ceinture. N’oublions pas que je suis venue en France pour randonner. Nous partons pour de belles balades de trois à quatre heures. Les possibilités pour les randonneurs sont immenses ici.
Le paysage est doux et coloré, les cols, les collines, les vallées et les pentes sont recouverts d’un tapis de verdure aux nuances infinies. Cela fait vibrer mon cœur de peintre. On trouve de grandes étendues jaune vif formées de genêts et de fleurs de pissenlit, de grandes plaques de vert foncé dans des champs de vert tendre qui, en s’approchant, se révèlent être des narcisses attendant le soleil pour fleurir. En bordure de chemin, des pensées minuscules, des coucous, des orchidées, des perce-neige tremblent dans le vent froid en attendant des jours meilleurs.
Je suis fasciné par les flancs de collines qui semblent avoir été soigneusement façonnés par la main divine. On y trouve des sapins à côté des pins et des hêtres, des arbres et arbustes en fleurs, le genêt pousse dans la rocaille, il y a des formes hautes et basses, élancées et rondes, longues et larges, toutes les variantes de vert, et le tout est d’une grande harmonie.
En conduisant sur les routes étroites de ce coin de France encore préservé, on a l’impression de se trouver dans le genre de paysage que l’on crée pour les trains électriques en miniature : des vallées, des collines, des ponts, des tunnels, des chemins de fer, des fermes, des rivières, des moutons, des chèvres, la vue qui s’offre est en perpétuel changement. Et au-dessus de tout, un ciel changeant entre bleu et gris, des montagnes de nuages s’ouvrent pour laisser apparaître le bleu ensoleillé et pour se reformer aussitôt. Je suis entourée de silence, interrompu seulement par le chant des oiseaux et le bruit d’une rivière. Le paradis…
C’est avec regret que je quitte ces lieux à la fin de la semaine, nourrissant le désir ardent de revenir dans ces paysages et dans cette belle demeure avec Philippe et Billy. De Margit Huy
Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride et de nombreuses randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente et de randonnée.
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