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Le village de Génolhac et son architecture |
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Le village
avait une emprise très réduite en 1515. En fait, il n'existait véritablement que dans l'enceinte du rempart et commençait à cette époque-là à s'en échapper, surtout vers le nord.
Le village était entouré de terres agricoles, de vignes, de terres à céréales et de prés. Du côté de la rivière, appelé le "Merdarier", nom très évocateur, l'on note la présence de nombreux moulins (les "moly") et l'on décèle facilement les "gourgues" les précédant afin de donner une pression et un débit suffisant à l'eau pour actionner les roues horizontales qui ensuite entraînent la meule tournante sur celle qui est fixe, la "dormante".
Notre Grand'rue s'appelle
alors la rue droite. En principe, elle est le passage de la fameuse "Voie Régordane". Elle pénètre et ressort de la cité par deux portails. C'est ainsi
qu'aujourd'hui encore la partie basse de la Grand'rue s'achève par le Piedeville et que l'on nomme le quartier nord après le pont sur la Gardonnette, le "chef de ville" (cap de ville).
On notera sur ce plan que la place des Ayres, devant la pharmacie actuelle, est déjà dévolue au battage du grain qui était tout un art dans lequel hommes et femmes avaient une part importante.
Notre célèbre place du Colombier est encore un très grand pré, propriété du Couvent des Dominicains (face au bureau de tabacs actuel).
Enfin, on discerne bien le château et son enceinte avec un cimetière, l'église et sa tour. Il est ceint lui aussi de murs et de fossés. On note qu'à proximité est le jardin de Monseigneur l'Evêque (qui est à Uzès). En parcourant nos ruelles on peut confirmer la petitesse et l'étroitesse des habitations mais aussi découvrir parfois de bien belles voûtes menant aux jardins.
Au Moyen âge, probablement entre le Café du Midi actuel et la ruelle de la Bouissonade. il y avait un pigeonnier seigneurial. Le champ voisin prit alors le nom de Champ du Colombier. Il passe entre de nombreuses mains dont celles des "Patriarche", famille aristocratique. Il parvient aux Pères Dominicains ou "Frères Prêcheurs", en 1472. Chaque année, après les récoltes, les habitants de Génolhac. jouissent du privilège d'y pouvoir danser, jouer aux quilles et autres "jeux honnêtes". En 1654. il est cédé aux habitants de la Cité.
Maison au n°42 de la Grand-rue
C'est une véritable leçon d'histoire couvrant sept siècles que cette façade décroûtée en 1979 livre à vos yeux. Elle permet également d'étayer des hypothèses sérieuses concernant le charroi qui avait
lieu sur le GR®700 chemin Régordane. Cette maison était probablement l'une des plus cossues de Génolhac et aujourd'hui la plus riche en inscriptions,
sculptures et traces du passé. En effet, elle comporte quatre têtes humaines, quatre têtes d'animaux (moutons ? ) et un ensemble d'inscriptions et motif central se situant au-dessus de la porte
d'entrée actuelle. Toutes ces ornementations sont taillées dans du grès. Dans le corridor d'entrée, il y a d'autres inscriptions. On sait que cette maison appartenait en 1500-1520 à Peire Argenson et Joahan Quarante. Des manuscrits du XVII ème siècle nous signalent la
reconstruction de la façade par Pierre Bondurand La Roche.
Maison au n° 7 de la Grand-rue
Antoine del Ranc était un "peyrolier" fabriquant de peyrous donc un chaudronnier (métier bruyant !) Il habitait presqu'en face de l'actuelle mairie entre 1510 et 1530. En 1533; quand on fît des
lotissements et un quartier neuf (plus au sud que le magasin Mallet), il construisit sa maison et fit graver la plaque. Il fabriquait aussi des "ferrats", seaux de cuivre cylindriques pour
transporter et garder l'eau (les peyrous, eux, allaient au feu).
Sous un grand arc rapetassé,
deux portes jumelles en plein cintre sont aménagées selon l'usage du pays très répandu au XVI ème et dont on retrouve de nombreux exemples à Génolhac, Villefort, Vielvic et La Garde-Guérin, permettant de parler d'architecture régordanienne.
Au XVIII ème siècle, on brise les fenêtres à meneaux et on aménage de nouvelles ouvertures avec des linteaux en forme d'arc surbaissé au goût du jour. C'est à cette époque que l'on détruit une partie
des grands arcs pour ménager de grandes ouvertures rectangulaires semblables à des entrées de garages. Le XIX ème parachève le massacre en brisant les deux petites portes jumelles en plein cintre et
en ménageant à leur place une porte rectangulaire.
La
pâtisserie
Superbe fenêtre géminée trilobée du 14 ème siècle, ornée au centre d'une fleur de lys et d'un chapiteau décorée de feuilles (travail présumé des Compagnons de France car il n'en existe pas de
semblable dans la région. On peut également discerner aisément la réutilisation et les modifications de la façade au cours des siècles : changement de niveau des étages, obstruction des portails
jumelés en arcs brisés et rétrécissement des fenêtres dû à un impôt sur les ouvertures. C'est en 1978, à l'occasion d'un décrépissage de la façade que cette merveille apparut. Les travaux se poursuivirent alors sous l'oeil vigilant du docteur Jean Pellet.
Le Rédarès était un vrai mas avec des dépendances diverses construites à des époques différentes. L'inscription cite un François Gervex (le G est soit mutilé soit maladroitement gravé) et une date 1741. Cette familles Gervex (plus tard Gervais) est originaire de Marouls près de St Etienne Vallée Française. Une de ces lignées était au Rédarès au 17 ème siècle et une autre est encore présente à Belle Poile. Une autre s'implante au Fesc près de Vialas. Entre les maisons de ce mas, se trouvait l'Ayre (l'Aire à battre le grain).
En poursuivant notre promenade dans la rue Soubeyranne, on tombe sur la tour castrale, un bâtiment imposant de forme carrée. Cette structure jouait un rôle clé : son niveau supérieur permettait au péager, représentant du seigneur, de surveiller efficacement les convois de marchandises empruntant la Régordane, tandis qu'en bas, on pouvait stocker des provisions ou détenir des prisonniers. Comme plusieurs autres tours de la région, celle-ci se particularise par son accès restreint, nécessitant une échelle pour atteindre le premier étage, renforçant ainsi sa défense en cas d’assaut.
Tout près se dresse l’église Saint Pierre, discrètement positionnée derrière la tour et légèrement en retrait du centre du village, entourée d'autres constructions. Ce lieu de culte possède aussi une histoire riche et mouvementée, étroitement liée aux conflits religieux qui ont secoué les Cévennes au fil des siècles. Elle a subi des incendies, des agrandissements, et des ajouts de chapelles au fil des ans. Son clocher à peigne, caractéristique de l’architecture locale, a été ajouté à la fin du XVIe siècle par le Vicomte de Polignac, coseigneur de Génolhac, désireux de compenser les pertes symboliques causées par les protestants durant cette période troublée.
Établie au XIIe siècle, l'église Saint Pierre a connu de nombreuses transformations dues aux destructions et réaménagements engendrés par les guerres de Religion. Sa structure présente une nef unique, accompagnée de quatre chapelles latérales, toutes dotées de voûtes en plein cintre. De plus, son clocher-peigne, typique des églises locales, a été érigé à la fin du XVIe siècle grâce à l'initiative du Vicomte de Polignac, profondément marqué par les conflits religieux de son époque.
Le clocher à peigne des Cévennes est un élément architectural emblématique de cette région du sud de la France, et son histoire est intimement liée à celle du protestantisme. Dans les Cévennes, les clochers à peigne sont souvent associés aux églises réformées. Au 16e siècle, la montée du protestantisme dans cette région a conduit à la construction d'églises qui se démarquaient de celles du catholicisme, tant par leur architecture que par leur fonction. Les Cévennes, devenues un bastion du protestantisme, ont mélangé traditions architecturales et besoins communautaires.
La période des guerres de religion (16e-17e siècles) a été difficile. Les églises ont parfois été détruites ou altérées, mais les clochers à peigne se sont ensuite imposés comme symbole de résilience pour la communauté protestante. Après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, ces édifices ont souvent été cachés ou dissimulés pour éviter les persécutions. La construction des clochers à peigne a donc été un moyen de montrer une identité durable, même dans l'adversité.
Architecturalement, le clocher à peigne est remarquable grâce à sa structure élancée et sa forme distincte, qui ressemble à un peigne à cause de ses arcades. Ces clochers sont souvent construits en pierre de taille et comportent plusieurs arcades ouvertes qui permettent non seulement d'ajouter une touche décorative, mais aussi de faire sonner les cloches sans obstruction. Le design est généralement simple et fonctionnel, mais il reflète aussi une certaine beauté, avec une attention particulière portée aux détails. Les clochers sont souvent ornés de motifs géométriques et peuvent être de différentes hauteurs, mais l’objectif principal reste d’offrir une meilleure acoustique pour les sonneries des cloches qui étaient essentielles pour la vie de la communauté.
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