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L'usine à tanin de Génolhac |
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En 1846, une révolution s’amorce dans l’industrie avec la découverte d’un procédé permettant l’extraction de tannins à partir du bois de châtaignier. C’est dans ce contexte que l’industrie chimique prend racine dans les régions castanéïcoles, notamment à Génolhac, où l’usine Ausset-Hermet voit le jour en 1847.
Paul Hermet, un banquier de Nîmes, investit dans cette nouvelle aventure, s’associant à Ernest Ausset, un droguiste gérant la vente des produits dans la région. L’usine de Génolhac se distingue comme l’une des tout premières installations industrielles consacrées à l’extraction du tanin à partir du châtaignier, ce bois issu des forêts cévenoles, souvent vendu par leurs propriétaires en raison de leur faible productivité ou de leur état de santé.
Le bois de châtaignier possède des caractéristiques remarquables. Les tanins qu'il renferme sont ainsi très recherchés dans différents domaines, riches en composés polyphénoliques, ils trouvent leur place dans l’industrie du cuir pour le tannage. Ces tanins possèdent des vertus antifongiques et antibactériennes, idéales pour certaines applications cosmétiques.
Dans le monde viticole, les tannins du châtaignier contribuent à la structure et à la complexité des vins. Utilisés pour conserver le bois contre les insectes et la décomposition, les tanins alliés à l’esthétique en font un choix privilégié dans les constructions extérieures. Les extraits tannants se prêtent également à la création de teintures naturelles, apportant des nuances terreuses à divers textiles.
En 1866, la Villa Hermet, résidence pour les patrons de l’usine, est érigée et récemment acquise par des particuliers qui y proposent des chambres d’hôtes.
L’ouverture de la ligne de chemin de fer en 1867 ne va pas tarder à transformer Génolhac. Résultat de l’expansion ferroviaire en France, elle facilite l’évacuation de la production et améliore les liaisons entre cette région rurale et les centres urbains.
Désormais, les produits locaux, notamment le tanin, peuvent être transportés plus aisément vers les gares, favorisant ainsi le développement de l’économie locale. Ce nouvel accès attire aussi de nombreux investisseurs, dynamisant le commerce et créant de nouvelles opportunités d’emploi.
En raison de son succès, l’usine se retrouve même sous les feux des projecteurs lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Cependant, en 1964, la montée des produits de synthèse met un frein à la production, conduisant à la fermeture de l’usine. Trois ans plus tard, un projet de réhabilitation dans le but d’en faire une fabrique d’objets en plastique se heurte à l’opposition de la communauté.
En 2002, la municipalité de Génolhac achète l’usine avec l’objectif de réfléchir à sa sauvegarde. Des efforts sont menés pour sécuriser le site.
Le fonctionnement de l’usine repose sur un système de force hydraulique. L’eau de la Gardonnette, captée en amont, alimente des bassins de réserve. Ce mode de production, à la fois efficace et respectueux de l’environnement, permet de réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Les turbines, qui puisent leur énergie dans le mouvement de l’eau, se mettent alors au travail. Le bois, une fois réceptionné sur une plate-forme, est découpé en petits copeaux, puis immergé dans de l’eau chaude pour en extraire le tanin, stocké ensuite dans des cuves avant d’être transporté dans des tonneaux via une tonnellerie associée à l’usine. Les tonneaux, dont la fabrication est un art délicat, sont essentiels pour le vieillissement des vins et des spiritueux, chaque pièce étant unique, réalisée selon un savoir-faire ancestral.
Enfin, le tanin se transforme aussi en poudre grâce à la machine Kesner avant d'être expédié dans des sacs. Il trouve alors un usage précieux dans le traitement des cuirs, mais aussi dans diverses applications industrielles, le tout transporté par rail ou par route.
Les ouvriers, souvent recrutés parmi les habitants des alentours, avaient un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'usine. Ils se plongeaient dans des tâches variées : de la coupe du bois à sa transformation en copeaux, en passant par le maniement des chaudières et des turbines. Cela nécessitait une solide condition physique et une bonne résistance à l'effort, surtout face à des machines parfois rudimentaires et éprouvantes.
Malgré l'importance de leur travail, les conditions n'étaient pas faciles. Beaucoup d'ouvriers travaillaient de longues heures, souvent six jours par semaine, avec peu de pauses et un salaire modeste. La sécurité au travail n'était pas une priorité, et les accidents n’étaient pas rares, ni les maladies liés à l'exposition aux produits chimiques utilisés lors de l'extraction des tannins.
L'usine, en raison de son importance pour l'économie locale, a pu offrir un certain niveau de stabilité. Mais ce n’était pas rare d’entendre des histoires de familles qui peinaient à joindre les deux bouts, à cause de la précarité inhérente à ce type d'industrie. Au fil des ans, avec l'essor de la technologie et l’ouverture de nouvelles lignes de chemin de fer, les attentes en matière de conditions de travail ont commencé à évoluer. Les grèves et les réclamations pour de meilleures conditions de travail sont devenues de plus en plus fréquentes. Finalement, si l’usine de Génolhac est un exemple de dynamisme industriel, elle reste aussi un symbole de ces luttes ouvrières pour des droits et des conditions de travail dignes.
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