Randonnée de 11km à La Bastide-Puylaurent

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Distance: 11km, Altitude maximum: 1313m, Altitude minimum: 1021m, Dénivelé cumulé: 202m
Cartes IGN: La Bastide-Puylaurent (2738E). Largentière la Bastide-Puylaurent Vivarais Cévenol (2838OT).

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Chasseradès est mentionné pour la première fois dans un document du 12e siècle. Il était alors un important centre commercial et religieux. Au 16e siècle, Le village est touché par les guerres de religion. Le village est incendié et pillé par les protestants. Il est reconstruit au cours du 17e siècle. Le 27 septembre 1878, Robert Louis Stevenson a partagé une chambre à l'ancienne auberge située en plein centre de Chasseradès. Il rencontra les responsables des relevés en vue de la construction du viaduc, mais la ligne ne fut ouverte que 24 ans plus tard. Cette ligne est une des plus pittoresques de France, desservant des lieux d'où l'on peut partir à la recherche de menhirs, dolmens, rochers à cupule, montjoies, chemins ancestraux utilisés depuis l'Antiquité par les croisés, les transhumants, les muletiers... et les randonneurs. Les muletiers montaient du midi avec du vin, de l'huile d'olive et du sel pour les échanger contre de la paille, du fourrage, du fromage, de la viande salée, des céréales et des légumineuses comme les lentilles, le blé, le seigle, l'orge etc. "À la fin d'une heure, je vis le village, perché sur un rocher, au-dessus d'une boucle du Chassezac. J'arrivai au pont, et je m'arrêtai pour contempler le paysage. Le village était entouré de montagnes et de forêts. Les maisons étaient faites de pierre et de bois. Au loin, je pouvais voir les sommets enneigés du Mont Lozère. Je franchis le pont et je me dirigeai vers le village. Les habitants étaient curieux de voir cet Écossais accompagné d'une ânesse. Ils m'arrêtaient dans la rue pour me poser des questions. Je me sentais comme une célébrité. Je trouvai une auberge et je m'y installai. Je demandai à la patronne si elle connaissait un endroit où je pourrais laisser Modestine. Elle me dit qu'il y avait un pré près de la rivière. Je lui donnai la longe de Modestine, et je la laissai paître. Je me promenai dans le village. Je vis l'église, la mairie et la place du marché. Je rencontrai des habitants qui m'invitèrent à boire un verre de vin. Je passai une agréable soirée à Chasseradès."

Le chemin de Stevenson, inspiré par le parcours de l’auteur écossais Robert Louis Stevenson, traverse les Cévennes du Puy-en-Velay jusqu’à Saint-Jean-du-Gard. Ce sentier, également connu sous le nom de GR®70, est un itinéraire de randonnée de moyenne montagne (1000 m d’altitude en moyenne) qui emmène les marcheurs à travers des paysages variés, des plateaux volcaniques du Velay, en passant par le Gévaudan, jusqu'aux montagnes du Mont Lozère et aux vallées des Cévennes, riche en biodiversité. Le sentier démarre au Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire. En quatre étapes, il mène à La Bastide-Puylaurent, via Langogne et Le Cheylard-l’Évêque, pour rejoindre ensuite la Lozère, en suivant des chemins boisés et vallonnés. Le parcours passe par des sites emblématiques comme le Mont Lozère et le Col de Finiels, offrant de larges panoramas sur les Cévennes et le bas Languedoc. La diversité des paysages et des cultures fait le charme du GR®70, reliant les terres catholiques de la Haute-Loire et de la Lozère aux terres protestantes de l’Ardèche et du Gard. Les villages et auberges historiques marquent le passage de Stevenson, notamment les Cévennes, terre des Camisards et symbole de résistance protestante, avec ses châtaigneraies, ses vallées reculées et ses nombreux vestiges naturels et culturels.

Robert Louis Stevenson, auteur de renom connu pour L'Île au trésor et L'Étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, a nourri toute sa vie une quête alliant la littérature et l'existence réelle. Il aspirait à une vie libérée des conventions victoriennes, abordant dans ses essais des thèmes comme la morale, la religion, et les relations humaines. Face à une société hypocrite et contraignante, il explore des valeurs nouvelles en opposition à son temps, cherchant à vivre sans attache ni contrainte. Son œuvre et ses voyages révèlent cette volonté de fuir les carcans de la société pour embrasser une existence nomade et aventureuse. Stevenson valorisait la découverte du monde, les expériences brutes et la rencontre avec autrui, en contraste avec la froideur des Britanniques de l’époque. Au cœur de ses écrits, il s'interroge sur les aspects sombres de l'âme humaine, anticipant le concept de l'inconscient. Dans ses lettres et écrits, notamment depuis son exil aux Samoa, il décrit un style de vie harmonisé avec la nature, soulignant son combat contre la forêt environnante et son goût pour le travail manuel, en contraste avec ses aspirations littéraires. Il exprime un idéal de bonheur accessible à travers des valeurs simples : le plaisir des petites choses, l’indulgence envers soi-même, et une ouverture au monde à travers les voyages, qu’ils soient physiques ou littéraires. Stevenson incarne ainsi une figure de l’écrivain-voyageur et du moraliste inspiré, marqué par une vie d'aventures, de déplacements constants et une réflexion profonde sur l'art de vivre et de ressentir.