GR70 Från Pradelles till La Bastide-PuylaurentGR70 Von Pradelles nach La Bastide-PuylaurentGR70 De Pradelles (Haute-Loire) a La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 Da Pradelles (Haute-Loire) a La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 Από το Pradelles (Haute-Loire) έως το La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 Fra Pradelles (Haute-Loire) til La Bastide-Puylaurent (Lozère)

GR®70 De Pradelles à La Bastide-Puylaurent

GR70 Pradellesista (Haute-Loire) La Bastide-Puylaurentiin (Lozère)GR70 Fra Pradelles (Haute-Loire) til La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 From Pradelles (Haute-Loire) to La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 从Pradelles (上卢瓦尔省)到La Bastide-Puylaurent (洛泽尔省)GR70 От Pradelles (Haute-Loire) до La Bastide-Puylaurent (Lozère)GR70 Van Pradelles (Haute-Loire) naar La Bastide-Puylaurent (Lozère)
Haute-Loire

Eglise de PradellesLe matin du troisième jour découvre un ciel gris et froid, deux degrés seulement, les quelques gouttes du ciel dont les pleurs sont hésitants semblent épaisses, la neige ne semble pas loin. C'est notre réveil en remontant les rues de Pradelles vers le café.

LangogneDescendre entre les maisons de pierres au milieu d'une odeur de boulangerie me ramène à la vie du village il y a quelques dizaines d'années ; maintenant, les ruelles désertes malgré leur excellent entretien affichent tristement un nombre impressionnant de pancartes « A vendre ».

Langogne n'est pas loin, un chemin descendant y mène tranquillement avant de rejoindre à l'entrée la nationale sur le pont où se joignent les départements de la Haute-Loire, de l'Ardèche et de la Lozère où nous entrons. Mende, sa préfecture est une des plus petites de France, mais, ses paysages sauvages et déserts, voisins de l'Aveyron, parlent aux cours indépendants et mon frère et moi ont beaucoup été guidés par eux vers ce voyage.

Pour l'heure, la situation est plutôt étrange, nous avançons entre les voitures et les vitrines. Ce boulevard pourtant a connu un autre âge avec des remparts au lieu du goudron. Et en attendant Pierre en quête d'une version en langue originale, ancien enseignant d'anglais oblige, à la librairie et d'autres membres égarés du groupe dans cafés ou boulangeries.

Nous quittons le tumulte tout relatif de la cité, par un adorable vieux petit pont étroit et bombé. Un peu de goudron encore nous mène vers les chemins et les dernières cultures. Le ciel est gris sur les labours, les pins sylvestres ajoutent au tableau leurs têtes vert-sombres et leurs troncs saumonés. Ils sont de plus en plus nombreux.

A Saint-Flour-de Mercoire, Saint Roch veille sur le carrefour près du four banal et du lavoir. L'église se cache à l'écart. Nous trouvons refuge sous le toit du lavoir pour pique-niquer. Il y a dans ce petit village une association de théâtre qui n'a pas manqué d'intéresser notre ami comédien ; un mot sur la porte et les traces de sabots ferrés appartenant à sa grande ânesse grise confirment sa présence devant nous. Les Belges aussi sont ici, débarqués là en voiture pour un morceau à pieds, et Pierre, le photographe, nous dépasse et attend pour quelques clichés alors que la marche reprend.

Cheylard-l'EvêqueFouzillic et Fouzillac ont marqué le voyage de Stevenson comme lieux d'égarement et inhospitaliers. Aujourd'hui aussi, le brouillard inonde la lande entre pins et genêts, la sente se perd entre les grandes herbes et les marécages, rapprochant les âmes troublées par l'ambiance de Stevenson dans sa perdition.

L'approche du Cheylard-l'Evêque est accélérée par la pluie. Le Refuge du Moure où, froids et mouillés nous nous réfugions bien vite, accueille cette nuit. L'hôtesse est sympathique, la salle à manger au décor de bois est chaleureuse avec pots de confitures et fabrications maisons sur des étagères, bar dans un angle et évasions photographiques sur l'Antarctique sur les murs.

Centre du Cheylard-l'EvêquePierre, le photographe dîne avec nous et quelques courageux, pas trop éreintés, accélèrent la fin du repas pour aller assister au Voyage de Stevenson revu et corrigé en pièce de théâtre, nous avons en effet rejoint un véritable lieu d'étape de l'écrivain écossais, et donc, le comédien rencontré joue ici ce soir. La performance de l'acteur solitaire et des techniques audiovisuelles de ses compagnons est intéressante, d'autant plus appréciable dans le cadre de ce petit village perdu sous la pluie, la lecture orientée de l'ouvre originale nous conduira le lendemain à quelques échanges de points de vue, de perceptions. Un verre partagé offert par la municipalité clôt la soirée. Et doucement nous nous glissons dans les chambres éteintes.

Un petit déjeuner vraiment complet avec tout ce que chacun peut souhaiter en libre service lance la journée avec énergie, d'autant que la pluie partie laisse aujourd'hui découvrir le village du Cheylard l'Evêque. La chapelle dominant le village reste en arrière au-dessus du faîte des arbres qui bordent le chemin. Cet édifice comme le nom du village est dû à la présence ancienne de la résidence de vacances ici des évêques de Mende.

L'itinéraire passe par des pinèdes, des vallons tout verts en bordure de ruisseaux, des chemins plus élevés dominant les dômes boisés, peu de maisons. Le groupe s'est scindé, l'avant-garde avance vite, tout en cherchant des champignons, tandis que derrière, nous sommes trois à « traîner ».

Lac de l'AuradouUn abri en bordure d'un lac a motivé les autres pour nous attendre, il ne fait pas si chaud que cela. Des échanges se produisent dans les conducteurs et c'est parti pour le château de Luc. Laurent véhiculé ce jour-là dans la fourgonnette des techniciens de la petite troupe de théâtre en raison d'une tendinite arrive à notre rencontre, heureux signe de l'objectif du midi. Au coeur des ruines, un vent frais souffle malgré le soleil, chacun part dans son sens en exploration curieuse des traces du passé où intéressé par les murs protecteurs.

Christophe, l'acteur solitaire rejoint les pas des derniers d'entre-nous pour la descente au village, occasion de prolonger le dialogue de la veille et de faire revivre au milieu Stevenson et différentes perspectives dans la lecture de son cheminement. Malheureusement, nous allons cette fois ne plus nous revoir car l'auteur ayant fait une étape à Luc, la troupe de théâtre s'y arrête tandis que nous partons pour La Bastide-Puylaurent le soir-même via l'abbaye de Notre-Dame des Neiges.

Dans Luc, une grange retient l'attention de Pierre, Denis et moi, séparément et va s'imprimer sur les pellicules de nos appareils photos respectifs sans concertation. Son apparence par l'agencement de ses pierres attire les yeux qui obtiennent confirmation de son vieil âge par la date sur la porte, antérieur à 1700.

Château de LucLa première partie de l'après-midi est à l'opposé du matin, entre route et train, le trajet semble plus proche de la civilisation et est en tout cas plus fréquenté. Tout de même, de grands bâtiments de colonie désaffectés, du moins nous l'espérons car leur aspect « caserne » fait un peu peur, témoignent d'un retrait de la vie humaine même ici au bord des voies de communication. De toute façon, pour nous, s'en éloigner est le mieux et nous montons sous le soleil sur la montagne qui domine l'abbaye Notre Dame des Neiges. Les balises perdues, c'est par notre propre chemin que nous nous dirigeons, plus proches de Stevenson qui allait ainsi sans route strictement dictée.

La Bastide-PuylaurentLe point de vue est large vers La Bastide-Puylaurent et le Mont Lozère, mais les toits du monastère masquent leur tranquillité derrière les hauts résineux jusqu'au dernier moment car nous arrivons par derrière. Je savoure le calme du lieu dans l'ombre tandis que certains visitent selon les goûts, la librairie, l'église ou le bar ! C'est que ces moines mûrissent ici leur propre cuvée, venue de leurs vignes du Gard (Bellegarde).

Denis pas très en forme part seul en avant et les autres se regroupent pour le dernier bout de la journée ; il semble long, long. Un randonneur vient face à nous, c'est Pierre, le photographe ; il compte dormir comme Stevenson chez les moines mais ce n'est pas possible, l'accueil étant à présent destiné aux seuls retraitants.

A La Bastide-Puylaurent, malgré un repérage antérieur, j'hésite pour trouver la Maison d'hôtes L'Etoile, et puis, enfin, nous voilà chez Philippe Papadimitriou, cet « ami » mainte fois évoqué par Christian, un membre éminent et apprécié de notre association. Est-il tel que je l'avais imaginé ? Oui et non, plutôt non, certes pourtant pas décevant; et moi, suis-je comme au téléphone ?!

Notre hôte a un parcours atypique et toute sa maison le dit. Du feu de cheminée, en passant par le piano dans un coin, des cèpes cueillis ce jour cuisinés avec ail et fines herbes, au repas partagé puis aux bières belges, tous les ingrédients sont là pour une discussion animée entre Denis et lui ; « et si nous refaisions le monde rural ? ». Pierre lit au coin du feu, certains sont allés se coucher et nous, dans quel monde sommes-nous entre passé et présent, terroir et universalité tandis que la soirée se prolonge dans ce joli coin perdu de Lozère relié au monde par un hôte voyageur féru d'internet. par Catherine Revel

 

L'Etoile à La Bastide-Puylaurent en Lozère

Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane, GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride. De nombreux itinéraires en boucle pour des randonnées et des sorties à vélo d'une journée. Idéal pour un séjour de détente et de randonnée.

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